Avigdor Arikha

Avigdor Arikha (1929-2010) a quitté Israël pour s’installer à Paris en 1950, où il a fait partie intégrante de la vie artistique et intellectuelle de la ville jusqu’à sa mort le 29 avril 2010. Peintre, dessinateur, graveur et historien de l’art, il est connu pour ne travailler qu’à la lumière naturelle et pour réaliser chacune de ses œuvres en une journée.

Né dans une famille juive germanophone, Arikha est déporté, en 1941, dans un camp de concentration de Transnistrie, où son père meurt. Il a survécu grâce aux croquis qu’il a composés sur des bouts de papier, décrivant les horreurs de l’holocauste. Ces dessins ont été montrés aux délégués de la Croix-Rouge, qui ont facilité son évasion et celle de sa sœur.

En 1944, à l’âge de quinze ans, Arikha a déménagé en Palestine sous mandat britannique. Éduqué à Jérusalem principalement par des professeurs du Bauhaus qui avaient fui l’Allemagne, Arikha adopte une approche moderniste, maîtrisant de multiples compétences et médiums en accord avec les principes du Bauhaus.

Il s’installe à Paris pour suivre les cours de l’École des Beaux-Arts, où il s’intègre à une communauté d’artistes, d’écrivains et d’universitaires. Bien que décrit par Ann Wroe dans The Economist comme “peut-être le meilleur peintre d’après nature des dernières décennies du XXe siècle”, Arikha était un peintre abstrait jusqu’au milieu des années soixante lorsque, encouragé par son grand ami Alberto Giacometti, il a retrouvé sa passion pour la représentation. En 1956, il rencontre Samuel Beckett, avec qui il noue une étroite amitié qui aura un impact profond sur sa vie (sa première fille, Alba, porte le nom d’un poème de Beckett). Un jour de 1965, après avoir vu la Résurrection de Lazare du Caravage au Louvre, Arikha a ressenti “une violente faim dans les yeux” et le désir de capturer immédiatement la vérité d’une personne ou d’un objet à ce moment précis. Pendant huit ans, il se concentre alors uniquement sur le dessin figuratif en noir et blanc, privilégiant l’acte d’observation à la mémoire ou à l’imagination.

En 1973, Arikha recommence à travailler en couleur. S’inspirant en partie des techniques de fresque enseignées aux Beaux-Arts, il crée un médium qui fait sécher la peinture sous la main, ce qui l’oblige à réaliser chaque œuvre en une seule journée. Il ne travaillait qu’à la lumière naturelle et peignait dans l’urgence, sans esquisse préparatoire.

Peignant souvent depuis son atelier situé au dernier étage, ses sujets comprennent des natures mortes, des paysages, des intérieurs et des portraits. Les vues encombrées des toits parisiens permettent un examen habile de la perspective et de la lumière, tout comme ses natures mortes et ses portraits qui capturent la vie sociale de l’appartement et le caractère de sa femme, de ses deux filles et de sa remarquable coterie d’amis, dont Samuel Beckett, Giacometti et Henri Cartier-Bresson, parmi d’autres.

Au cours des années 80 et 90, Arikha s’est également fait connaître en tant qu’historien de l’art, donnant des conférences dans le monde entier. Il a organisé des expositions internationales, notamment Ingres à la Frick Collection, à New York, et Poussin au Louvre, à Paris. En 1992, la BBC lui confie la réalisation d’un documentaire sur Velazquez.

Les œuvres d’Arikha figurent dans des collections publiques du monde entier, notamment au British Museum à Londres, au Denver Art Museum, Galleria degli Uffizi à Florence, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington, Israel Museum à Jerusalem, The Jewish Museum à New York, The Metropolitan Museum of Art de New York, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Musée du Louvre à Paris, Centre Pompidou à Paris, National Portrait Gallery à Londres, Scottish National Portrait Gallery à Edinburgh ou Tate à Londres.

Il a reçu de nombreux prix et diplômes honorifiques, et a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 2005.

Arikha laisse dans le deuil sa femme, deux filles et quatre petits-enfants. Sa femme, l’écrivain Anne Atik, est l’un de ses sujets les plus peints, de même que leurs deux filles, Alba et Noga, respectivement auteure et musicienne, et historienne des idées.

Avigdor Arikha sur le web : www.avigdorarikha.com


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