Félix Vallotton

Lausanne 1865 – Neuilly-sur-Seine 1925

Félix Vallotton - Autoportrait
Félix Vallotton – Autoportrait – 1905

Félix Vallotton est un artiste peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, critique d’art et romancier franco-suisse.Félix Vallotton est né d’une famille bourgeoise protestante. Il est le frère de Paul Vallotton. En 1882, il entre à l’Académie Julian à Paris, aux ateliers fréquentés par de nombreux artistes postimpressionnistes, dont les futurs nabis. Il s’y lie à Félix Stanislas Jasinski dont il fera deux portraits peints et qui l’initie à la technique de la pointe sèche.

En moins de dix ans, le jeune Suisse parvient à se faire un nom auprès de l’avant-garde parisienne. Sa renommée devient internationale grâce à ses gravures sur bois et à ses illustrations en noir et blanc qui font sensation. Il participe régulièrement à différents Salons (Salon des artistes français, Salon des indépendants, Salon d’automne).

Dès 1891, il renouvelle l’art de la xylographie. Ce revirement a pu être lié à la parution, au mois de mars 1891, du fameux article d’Albert Aurier, Le Symbolisme en peinture, appelant à un art « idéiste » et décoratif, d’où seraient bannis « la vérité concrète, l’illusionnisme, le trompe-l’œil ». Ses gravures sur bois exposées en 1892 au premier Salon de la Rose-Croix sont remarquées par les nabis, groupe qu’il rallie de 1893 à 1903. Il se liera d’amitié avec Édouard Vuillard.

La dernière décennie du siècle est également marquée par son travail d’illustrateur, notamment pour La Revue Blanche. L’une de ses affiches, La revue La Pépinière est reproduite dans Les Maîtres de l’affiche (1895-1900).

En 1889, il avait rencontré Hélène Chatenay, dite « la Petite », (-1910), une ouvrière qui deviendra son modèle et partagera sa vie. Mais Vallotton n’est pas capable de s’engager. Plus soucieux du devenir de son œuvre que de fonder une famille, il épouse en 1899 Gabrielle Bernheim (1863-1932), fille du marchand de tableaux Alexandre Bernheim, veuve de Gustave Rodrigues-Henriques (1860-1894) et sœur de Josse (1870-1941) et de Gaston (1870-1953) Bernheim. Pour faciliter son intégration dans cette grande famille parisienne, l’ancien anarchiste est contraint à une certaine réserve ; il délaisse alors la gravure au profit de la peinture. En 1900, il obtient la nationalité française par décret de naturalisation du 3 février.

En mars 1902, il coordonne un des numéros les plus surprenants de L’Assiette au beurre (n° 48), intitulé « Crimes et châtiments », qui se compose de vingt-trois lithographies imprimées uniquement sur le recto et à détacher du cahier suivant des perforations pointillées, constituant un véritable album d’estampes. Durant l’année 1907, Félix Vallotton se consacre à l’écriture d’un roman intitulé La Vie meurtrière.

Il peint des scènes d’intérieur, puis se consacre à des thèmes classiques, paysages, nus, portraits et natures mortes qu’il traduit d’une manière personnelle, hors des courants contemporains. Félix Vallotton est un artiste réaliste. Les situations qu’il décrit sont suggérées, sans embellissement ni glorification. Son art est indiscret, souvent traversé d’humour noir et de raillerie grinçante.

Sa première exposition personnelle a lieu à Zurich en 1909. Il expose régulièrement à Paris, notamment en janvier 1910, à la galerie Druet, exposition dont le catalogue est préfacé par Octave Mirbeau. Il participe de plus aux expositions d’envergure internationale en Europe et aux États-Unis. En Suisse, sa peinture est principalement diffusée par son frère Paul, directeur dès 1913 de la succursale de la Galerie Bernheim-Jeune à Lausanne, future galerie Paul Vallotton.

Félix Vallotton est un travailleur acharné, sans cesse à la recherche de nouvelles formes d’expression. Touché par l’horreur de la Première Guerre mondiale, il trouve dans le conflit une source d’inspiration. Il renoue avec le succès vers la fin de la guerre, avant de mourir en 1925, des suites d’une opération contre un cancer. Il avait écrit : « La vie est une fumée, on se débat, on s’illusionne, on s’accroche à des fantômes qui cèdent sous la main, et sa mort est là. »

Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse, 28e division.


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