Une longue histoire familiale
Une institution dans l’histoire de l’estampe
Déjà libraire depuis 1876, Edmond Sagot (1857 † 1917) fonde sa galerie d’estampes et de dessins en 1881. Se spécialisant dans les dessins, eaux-fortes, lithographies et affiches, il constitue, comme marchand tout comme éditeur, un fonds considérable d’œuvres de Goya, Delacroix, Géricault, Daumier, Corot, Manet, Bracquemond, Gauguin, Redon, Rodin, Pissarro, Fantin-Latour, Vallotton et des artistes nabis, Bottini, pour ne citer qu’eux. Il achète à Charles Morice le célèbre manuscrit du Noa Noa de Paul Gauguin. Il participe à l’essor de la lithographie en couleurs et il est l’un des instigateurs du marché de l’affiche. Il se lie d’amitiés avec les artistes de son temps, Rodin et Bracquemond notamment, ainsi qu’avec les marchands et critiques d’art comme en attestent ses correspondances aujourd’hui conservées dans le fonds Jacques Doucet à l’INHA.
À la mort d’Edmond en 1917, son gendre Maurice Le Garrec (1881 † 1937), qui travaillait déjà avec lui, prend sa suite. Il continue dans la ligne établie par Edmond et participe dans les années 1920 à la naissance de grandes collections à travers toute l’Europe et aux États-Unis (Goodyear ou Ivins). Deux autres événements ont marqué sa vie de marchand : l’achat à la famille Philipon de l’ensemble des 36 bustes de Parlementaires par Daumier et l’achat à Bouasse-Lebel de l’ensemble des quarante plaques de clichés-verre.
En 1937, c’est Berthe Le Garrec (1884 † 1970), fille d’Edmond Sagot et épouse de Maurice Le Garrec, qui prend le relais. Rapidement elle est assistée par sa sa fille, Suzanne Romand (née Le Garrec), puis dès 1946 par les fils de cette dernière, Michel et Jean-Claude Romand.
Une famille de marchands d’art
C’est Jean-Claude Romand (1927 † 2009) qui en 1959 fonde la société Sagot – Le Garrec en hommage à ses ancêtres et devient gérant. Sa mère le suit jusqu’en 1962 et sa grand-mère Berthe Le Garrec jusqu’en 1970.
La galerie Sagot – Le Garrec, aujourd’hui dirigée par Nicolas Romand, le fils de Jean-Claude Romand et cinquième génération de marchands. Elle est l’une des principales références dans l’histoire de l’estampe moderne. Toujours spécialisée dans l’estampe et le dessin des XIXe et XXe siècles, elle est située à Saint Germain des Prés.
Le frère de Nicolas Romand, Antoine Romand, est lui un expert en photographie depuis 2006. Il organise cinq fois par an à Paris des ventes aux enchères dédiées à la photographie et collabore occasionnellement avec la galerie.
Des artistes reconnus
Participant au rayonnement de la galerie, Jules Chéret, Paul César Helleu, Jacques Villon, Alexandre Lunois, George Bottini, Edgar Chahine ou Adolphe Willette pour n’en citer que quelques-uns ont produit des affiches pour la galerie.
Sagot – Le Garrec est aussi connu pour avoir fait l’acquisition de quatre cuivres appartenant à une suite de gravures exécutées par Francisco Goya, les Disparates.
La galerie édita également des travaux de Félix Vallotton, Alfredo Müller, Henri de Toulouse-Lautrec, Gaston de Latenay, Manuel Robbe, Tavík František Šimon.
Henri Matisse, André Minaux, Claude Weisbuch, Adolphe Beaufrère, Gérard Diaz, Bernard Buffet, Harold Altman, Javier Vilato Ruiz, Roland Oudot, André Beaudin, Mario Avati, Pierre-Eugène Clairin, Alfredo Müller, Mikio Watanabe, André Jacquemin… pour n’en citer que quelques-uns furent exposés à la galerie. Retrouvez les affiches de ces expositions sur la page des expositions passées.